Les quatre fantastiques du Standard muets
Prometteur contre Anderlecht, le quatuor offensif a été mis sous l’éteignoir par Genk.
- Publié le 20-04-2019 à 22h45
- Mis à jour le 21-04-2019 à 08h58
Prometteur contre Anderlecht, le quatuor offensif a été mis sous l’éteignoir par Genk.
Le Standard sans attaquant de formation au coup d’envoi, ce n’était pas une première cette saison. Déjà à Genk en phase classique, Michel Preud’homme avait dû se montrer inventif pour pallier l’absence de numéro neuf.Le week-end dernier lors du Clasico, amputé d’une heure de jeu, le mentor liégeois avait surpris tout le monde en alignant de concert Moussa Djenepo, Alen Halilovic, Mehdi Carcela et Paul-José Mpoku, reléguant Renaud Emond sur le banc. Souffrant cette fois d’une périostite, l’attaquant obligeait donc son entraîneur à reconduire la même formule pour la venue du leader ce vendredi.
Passé donc l’effet de surprise, qui avait permis aux Liégeois d’étouffer Anderlecht une semaine plus tôt. "Le coach nous avait prévenus avant la rencontre" , expliquait Sébastien Dewaest au sujet de l’animation liégeoise. "Il avait insinué que le Standard allait jouer sans attaquant, avec deux numéros dix qui allaient décrocher pour essayer de faire sortir un des deux défenseurs axiaux afin que Djenepo puisse piquer dans la profondeur."
Malgré le score en défaveur des Rouches, ce plan, étrenné avec succès contre les Mauves, a eu le mérite de bien exister face à Genk. Et c’est donc avec quatre avants que le Standard évoluait. Multipliant les permutations, le quatuor semblait se laisser à l’instinct pour amener le danger devant le but de Vukovic. "Ce système fonctionnait bien", pointait Moussa Djenepo, l’un des principaux intéressés par cette animation. "Il nous a manqué de la chance. Peut-être étions-nous tout simplement dans un jour où ça ne voulait pas rentrer", regrettait encore le Malien, dont les propos trouvaient écho dans ceux de Milos Kosanovic. "Même si nous n’avons pas réussi à marquer de cette façon, l’idée du coach était bonne."
Faisant le gros dos, les Genkois ont frappé sur des temps forts liégeois. "On a bien géré et on a été assez intelligent pour ne pas se faire avoir", se félicitait Sébastien Dewaest, qui avançait une explication supplémentaire. "Notre organisation défensive a pu les frustrer, d’autant qu’ils n’étaient pas en mesure de jouer dans un autre système que celui-là."
Rendus muets par l’intransigeance des visiteurs, les Standardmen ont alors naturellement tenté autre chose "Lorsque les joueurs présents en seconde ligne sentent que les offensifs ne trouvent pas la solution, ils ont tendance à s’infiltrer et cela provoque une désorganisation", analysait Michel Preud’homme, prenant pour exemple le but de Razvan Marin.
Disputant ses derniers matchs pour le Standard, le Roumain peut en tout cas deviner celui qui le remplacera comme coqueluche de Sclessin. Même s’il a été bien tenu par les Genkois, Halilovic a eu quelques occasions de régaler le public par ses contrôles, sa vista et ses dribbles. En atteste l’ovation reçue par le Croate à sa sortie du terrain. Voici peut-être le prochain super-héros rouche.
Louis-Paul Eggen